Antiépileptiques Recommandés pendant la Grossesse

61c65-grossesse-attention-a-un-anti-epileptique-2521_referenceDe récentes études ont montré que contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’épilepsie elle-même n’a pas d’impact dans la survenue de malformations. Ce risque est essentiellement lié au traitement antiépileptique de la patiente, et diffère selon les antiépileptiques (sachant que la polythérapie n’augmente fortement ce risque que si elle comporte du Valproate).

Il est néanmoins très important que l’épilepsie soit bien équilibrée tout au long de la grossesse. En prévision d’une grossesse, une consultation pré-conceptionnelle est souhaitable avec un spécialiste. Il faut bien sûr rappeler aux patientes qu’elles ne doivent surtout pas arrêter leur traitement sans avoir consulté.

RECOMMANDATIONS

L’anticonvulsivant qui soulève le moins d’inquiétudes chez la femme enceinte est :

  • Lamotrigine (Lamictal), que ce soit pour les aspects malformatifs ou psychomoteurs.

Viennent ensuite :

  • Lévétiracétam (Keppra) : les données sont aussi rassurantes que pour la lamotrigine, mais moins nombreuses.
  • Phénytoïne (Di-Hydan) : les récentes données sur le risque malformatif et psychomoteur sont rassurantes.
  • Oxcarbazépine (Trileptal) : les données sont rassurantes pour l’aspect malformatif, mais il n’y a pas encore de données sur le développement psychomoteur.

Si les traitements précédents ne sont pas assez efficaces, les anticonvulsivants suivants peuvent être proposés :

  • Gabapentine (Neurontin) : les données sont rassurantes pour l’aspect malformatif, mais il n’y a pas de données sur le développement psychomoteur.
  • Carbamazépine (Tégrétol) : il existe un risque de malformations modérées, et un risque faible de spina-bifida.
  • Clonazépam (Rivotril) et Clobazam (Urbanyl).

A défaut, si les alternatives précédentes ne conviennent pas :

  • Ethosuximide (Zarontin)
  • Felbamate (Taloxa)
  • Phénobarbital (Alepsal, Gardénal)
  • Prégabaline (Lyrica)
  • Tiagabine (Gabitril)
  • Topiramate (Epitomax)
  • Vigabatrin (Sabril)
  • Zonisamide (Zonégran)

Rappelons que le Valproate de Sodium (Depakine) est le plus tératogène des anticonvulsivants. Toutes les mesures doivent être mises en oeuvre pour éviter une conception ou une grossesse sous ce médicament (et à défaut son relais par un autre antiépileptique).
Si malgré tout il se révèle indispensable, sa poursuite doit se faire aux posologies les plus faibles possibles. En effet, le risque malformatif est proportionnel à la dose d’Acide Valproïque, et il existe même aux plus faibles posologies.

Dr Ordoscopie, Pharmacien

Source(s)
– Le CRAT, Antiépileptiques et grossesse

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