La dénomination commune internationale (DCI) et son histoire

denomination commune internationale

Les substances médicamenteuses peuvent être identifiées de plusieurs manières différentes. Ils peuvent être identifiés par un nom de marque (comme « Ventoline ») ou un nom chimique [4- [2- (tert-butylamino) -1-hydroxyéthyl] -2- (hydroxyméthyl) phénol]. Certaines autorités de régulation ont approuvé différentes dénominations communes pour les produits pharmaceutiques dans leurs pays (par exemple, salbutamol en Europe, albuterol aux États-Unis). De plus, un nom de marque peut désigner un médicament contenant plusieurs substances actives (telles que «DuoNeb» ou «Combivent»), et la même substance active est souvent vendue sous différentes marques. Cette variété de noms peut semer la confusion et entraîner des erreurs de médication.

Le programme DCI (dénomination commune internationale) pour les substances pharmaceutiques vise à faciliter la communication entre les professionnels de la santé, les chercheurs, les régulateurs et les utilisateurs du monde entier. L’objectif principal du programme est de définir un nom unique, unique et mondialement accepté pour chaque substance pharmaceutique. Cela garantit que tout le monde peut facilement identifier une substance donnée. La DCI se distingue par le son et l’orthographe, ne risque pas d’être confondu avec d’autres noms (tels que des marques de commerce) et est disponible dans le domaine public.

Les DCI sont utilisées pour la prescription et la distribution de substances pharmaceutiques, l’étiquetage des médicaments et la réglementation des médicaments. Elles facilitent la communication entre les professionnels de la santé, l’industrie pharmaceutique, les patients et les universitaires. Les DCI sont essentielles pour la littérature scientifique, les pharmacopées, etc. Au niveau mondial, l’utilisation de la DCI a de nombreuses implications en ce qui concerne la prescription, la délivrance, le coût et l’acceptation des différentes alternatives, ainsi que les problèmes de sécurité et d’accès.

Comment sont définies les DCI ?

La sélection d’une nouvelle DCI repose sur une procédure stricte, qui repose sur un vaste processus de consultation. Les sociétés pharmaceutiques ou les autorités de dénomination nationales (telles que le USANC (United States Adopted Names Council)) soumettent une demande de nouvelle DCI au secrétariat des DCI de l’OMS. Le groupe d’experts sur les DCI collabore ensuite avec les commissions nationales de nomenclature, les commissions de pharmacopée, les universitaires et les autorités de régulation pour sélectionner un nom. Dans la grande majorité des cas, la DCI d’une nouvelle substance pharmaceutique est identique à la dénomination commune nationale approuvée dans les États membres.

Les DCI proposées sont publiées dans le journal WHO Drug Information, pour une période de commentaires de quatre mois. Si aucune objection à un nom proposé n’est soulevée pendant cette période, la DCI devient une norme recommandée à tous les États membres de l’OMS. Il est important de souligner que les DCI sont universellement disponibles dans le domaine public. Elles sont donc désignées comme non propriétaires et peuvent être utilisées sans aucune restriction pour identifier les substances pharmaceutiques.

Plus récemment, le programme des DCI a ouvert la porte à un dialogue fréquent avec de nouvelles parties. Les commentaires des développeurs et des fabricants de substances pharmaceutiques, des associations de professionnels de la santé, des associations de patients et des associations de consommateurs sont pris en compte  dans le processus de sélection des DCI. Ceci afin de mieux faire connaître la nomenclature des DCI et de plaider en faveur de son utilisation afin de garantir la sécurité des patients.

DCI : une carte des classes de médicaments

En règle générale, une DCI se compose d’une tige commune et d’un préfixe inventé au hasard. Les substances apparentées sur le plan pharmacologique montrent leur relation en utilisant une tige commune. Par exemple, les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II se voient attribuer le suffixe « sartan », comme dans le candésartan et le losartan. De cette manière, la DCI fournit une cartographie des classes de médicaments, ce qui peut être très utile en pratique clinique.

Une enquête portant sur plus de 1000 personnes interrogées a révélé la nécessité de disposer d’une source d’information de premier plan sur le système de nomenclature des DCI. L’enquête a montré que, bien que les DCI soient utilisées pour l’enseignement, de nombreux prescripteurs de soins de santé préfèrent encore utiliser des noms de marque. Une compréhension systématique de la DCI dans différentes classes de pharmacologie serait utile pour les demandeurs, les professionnels de la santé, le personnel universitaire et les étudiants.

Les DCI favorisent l’accès à une utilisation sûre des médicaments

L’objectif initial du système de DCI était d’accroître la sécurité des patients, en veillant à ce qu’une « ordonnance exécutée à l’étranger corresponde à ce que le médecin a ordonné à la maison ». Cependant, l’utilisation de la DCI présente des avantages supplémentaires pour les patients et pour la santé publique. Parce que la DCI permet de comprendre les noms et les classes de médicaments, elle peut aider les cliniciens à prescrire le médicament le plus approprié à leurs patients. L’utilisation de la DCI en pratique clinique soutient les politiques de substitution et permet de sélectionner le produit le plus abordable parmi des alternatives thérapeutiquement équivalentes. Alors que les dépenses de santé augmentent, les noms de substances pharmaceutiques acceptés dans le monde entier peuvent aider à orienter les professionnels de la santé et les patients au sein d’un marché pharmaceutique complexe, leur permettant ainsi d’identifier des alternatives et d’accéder aux traitements nécessaires.

Traduction d’un article paru dans WHO Drug Information, et tirée du forum e-med avec l’aimable autorisation de :
Dr Brunetton Carinne, Pharmacien

Source(s)
– World Health Organization (WHO). The use of stems in the selection of International Nonproprietary Names (INN) for pharmaceutical substances. Geneva: World Health Organization; 2018.
– Chui WK, Mignot G, Romeo A, Malan SF, Rizzi M, Balocco R. Survey about International Nonproprietary Names (INN). WHO Drug Information 2017; 31(4): 581-585.
– Chui WK et al. The science of nomenclature: INN a global language for education and practice. (In press)
– WHO Director General. In: Working for health: An introduction to WHO. Geneva: World Health Organization; 2007

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