Après avoir alerté les prescripteurs sur le risque immuno-allergique, certes rare, mais potentiellement grave (juin 2017), l’ANSM a décidé de modifier les conditions de prescription de la fluindione. A partir du 1 décembre 2018, les prescripteurs ne doivent plus initier de traitement par la fluindione et lui privilégier la prescription de coumariniques (warfarine ou acénocoumarol), ou de médicaments appartenant à une autre classe d’anticoagulant.
QUELQUES CHIFFRES
Quelques chiffres sur la classe thérapeutique des AVK en France :
- leur vente a doublé entre 2000 et 2012
- 1,5 millions de patients ont pris au moins un anticoagulant oral en 2013, dont 600 000 un AVK, ce qui représente environ 1 % de la population totale. Mais ce taux monte à 12 % chez les plus de 75 ans.
La fluindione est l’antivitamine K (AVK) le plus utilisé en France : 82 % des utilisateurs d’AVK contre à peine 13 % pour la warfarine et 5 % pour l’acénocoumarol (chiffres 2016).
Une situation typiquement hexagonale, même si la warfarine connaît un regain d’intérêt ces dernières années: « sa part de marché correspondait à 6 % des prescriptions d’AVK en 2010 et 13 % en 2016 », précise l’ANSM. Une situation qui contraste avec les pays étrangers, puisque la warfarine est l’AVK le plus utilisé dans le reste du monde.
Au sein de l’Union européenne, la fluindione n’est d’ailleurs commercialisée qu’en France (AMM depuis 1988) et au Luxembourg. Un français traité par fluindione qui se déplace hors de l’Hexagone a donc intérêt à prendre sa réserve car il est sûr de ne pas en trouver dans les autres pays !
L’EXCEPTION FRANÇAISE
Cette exception française ne repose sur aucun argument fiable. Dans la littérature internationale, on y trouve aucune étude de grande envergure montrant l’intérêt de la fluindione par rapport à la warfarine, mais plutôt des articles rappelant ses effets indésirables. Tous les protocoles de recherche clinique internationaux évaluant ou incluant un AVK (et ils sont très nombreux) n’utilisent que la warfarine.
De plus, sur un plan pratique, il existe des différences de présentation galénique qui peuvent avoir une influence sur l’observance thérapeutique.
La fluindione est présenté en comprimés quadrisécables de 20 mg, mais son fractionnement ne donne pas systématiquement 4 morceaux égaux. Avec cette présentation il n’est possible que d’avoir approximativement 5, 10 ou 15 mg, en dehors du comprimé entier à 20 mg, et il n’est pas possible d’obtenir des doses intermédiaires.
Pour sa part, la warfarine se présente sous deux dosages (2 mg et 5 mg), avec, dans les 2 cas, des comprimés sécables. L’adaptation posologique est donc facilitée : elle peut se faire de façon beaucoup plus précise (par palier de 1 mg).
Il est parfois écrit qu’un comprimé de fluindione 20 mg correspond à 7 mg de warfarine (et 4 mg d’acénocoumarol).
Cependant, pour les posologies plus complexes, il existe des tableaux d’équivalence de doses chez la personne agée permettant au prescripteur de faciliter une transition entre 2 molécules.
Au vu de ces différents arguments, la logique et l’intérêt pour le patient devraient amener depuis longtemps à privilégier l’utilisation de la warfarine à celle de la fluindione. Espérons que la restriction de prescription permettra (enfin) de mettre fin à ce « French Paradox », dont j’ai cherché la raison, mais sans aucun succès…
Dr Claude Ledoux, Pharmacienne
je trouve blizzard que le sintrom 4 mg ne represente que 5% en Algérie par exemple c’est le seul anticoagulant qui existe sur le marché
Je préfère les médicaments génériques car l’effect est le même qu’aux celles originaux, mais les prix sont bien accessibles. Voilà une pharmacie enligne fiable d’ou je fais mes achats de médicaments depuis quelques ans : http://eumedicines.com/