Le Dutastéride et le Finasteride sont utilisés dans la prise en charge d’Hypertrophies Bénignes de la Prostate (HBP).
Les effets indésirables les plus fréquents de ces molécules concernent essentiellement le système reproducteur, avec notamment des phénomènes d’impuissance et de diminution de la libido. Ces effets apparaissent très rapidement après l’instauration du traitement et peuvent disparaître lors de la poursuite du traitement.
Les isoenzymes de type 1 et 2 de la 5α-réductase (5αR) sont responsables de la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT), celle-ci influençant le développement de la glande prostatique. Le Finastéride est principalement un inhibiteur du type 2 de la 5αR, alors que le Dutastéride est quant à lui un inhibiteur du type 1 et du type 2 de la 5αR. On pourrait alors penser que le Dutastéride est plus efficace que le Finastéride.
Pourtant, ces deux médicaments ont la même efficacité sur les symptômes urinaires et le volume de la prostate, alors que le Finastéride entraîne deux fois moins d’effets indésirables au niveau de l’organe de reproduction et du sein que le Dutastéride.
ABSTRACT DE L’ETUDE
En effet, une étude publiée en 2012 dans l’International Journal of Clinical Practice a analysé sur 5 ans, de façon rétrospective, des données provenant de 378 patients (âgés en moyenne de 58 ans) traités dans la même clinique par Finastéride ou Dutastéride pour de l’HBP.
L’analyse a évalué d’une part l’efficacité en se basant sur l’International Prostate Symptom Score (IPSS), le débit urinaire maximal (Qmax), l’urine résiduelle postmictionnel (PVR), l’antigène prostatique spécifique (PSA) et le volume de la prostate (PV); et d’autre part la tolérance (effets indésirables et dysfonction érectile).
Les patients étaient évalués à 3 mois, 1 an, et ensuite chaque année.
A 5 ans, les changements sur l’IPSS, Qmax, PVR, PV et PSA ont été similaires et équivalents dans les deux groupes.
En revanche, l’incidence de la dysfonction érectile, des troubles d’éjaculation, de la diminution de la libido ainsi que des tensions mammaires, a été deux fois supérieure dans le bras Dutastéride (respectivement 5.1 %, 2.4 %, 2.7 % et 3,5 %) comparé au bras Finastéride (respectivement 2.1 %, 1.8 %, 1.4 % et 1,2 %).
Cette étude est à garder en mémoire car il arrive souvent que certains patients sous Dutastéride se voient prescrire des Inhibiteurs de la Phosphodiestérase de type 5 pour justement pallier aux troubles du système reproducteur lié au traitement. Or, il serait intéressant en premier lieu de switcher le patient au Finastéride, cela pouvant suffire à résoudre le problème.
Dr Ordoscopie, Pharmacien
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