L’insuline représente le médicament de choix pour la maîtrise glycémique, utilisée par voie sous-cutanée (ou exceptionnellement en intraveineuse). Des protocoles posologiques précis sont établis afin d’atteindre l’objectif glycémique prévu.
Il est primordial de déterminer des cibles glycémiques optimales (en pré et post-prandial), et surtout de les ajuster à la réalité clinique des patients.
SCHÉMA « BASAL-BOLUS »
Instauré lors d’un traitement sous insuline, ce schéma cherche à mimer le fonctionnement du pancréas normal, avec :
- l’insuline dite « basale » = insuline lente = insuline « pour vivre ». Cette insuline est administrée 1 ou 2 fois par jour, elle couvre les 24 heures et permet de contrôler la glycémie en dehors des repas.
- l’insuline dite « bolus » = insuline rapide = insuline « pour manger ». Elle est administrée avant chaque repas pour limiter l’augmentation de la glycémie post-prandiale.
Il existe également des mélanges composés à la fois d’insuline lente et rapide : les insulines « mixtes ». Ces insulines permettent de limiter le nombre d’injection, mais leurs principaux inconvénients sont le manque de souplesse : en cas de modification de dose, ce sont les doses des deux types d’insulines qui changent en même temps.
On distingue :
- L’insuline (I.) intermédiaire + I. ultra-rapide en proportion variable (Novomix 30, 50 ou 70 / Humalog Mix 25 ou 50)
- I. intermédiaire + I. rapide en proportion variable (Mixtard 30 / Umuline Profil 30 / Insuman Comb® 15, 25 ou 50)
Le chiffre qui suit le nom commercial indique la proportion d’insuline rapide ou ultra-rapide dans le mélange.
Les différents types d’insulines disponibles sont classés en fonction de leur profil d’action dans le tableau ci-dessous :
Ce traitement nécessite une auto-surveillance systématique et pluri-quotidienne.
ASTUCE
Un code couleur universel a été mis en place. Ainsi, chaque type d’insuline a une couleur spécifique présente sur son étiquette, et ce quelque soit le fabricant.
Ce code permet d’établir plus facilement la correspondance, de s’y retrouver plus facilement, et ainsi de réduire le risque de confusion chez les professionnels de santé mais également chez les patients, par exemple à l’occasion d’un achat d’insuline à l’étranger lors d’un voyage.
RISQUES
Bien qu’elle soit utilisée depuis près de 100 ans, l’insuline est à la tête des médicaments de niveau d’alerte élevé associés à des accidents iatrogéniques. En effet, le maintien d’une glycémie optimale est souvent difficile. De nombreux facteurs peuvent modifier l’état glycémique du patient: stress, apport alimentaire variable, prise de certains médicaments, insuffisance rénale, etc. Il en résulte des hypoglycémies associées parfois à des états confusionnels, des chutes, etc.
Faisant partie de la famille des médicaments à marge thérapeutique étroite, l’insuline comporte deux risques :
- le sous-dosage : provoque une hyperglycémie. Le cas d’urgence étant l’acido-cétose, susceptible de déboucher sur un coma.
- le sur-dosage : provoque une hypoglycémie qui peut engendrer un coma.
Dans les 2 cas, le pronostic vital du patient peut être engagé.
Dr Ordoscopie, Pharmacien avec la contribution de Dr Ledoux, Pharmacien
Bonsoir, je suis en train de rédiger ma thèse sur le conseil associé à l’ordonnance.
Actuellement, je me penche sur le diabète de type 1 et j’ai vu apparaître les notions d’insulinothérapie conventionnelle et insulinothérapie fonctionnelle ou IF (correspondant à ce schéma basal-bolus que vous expliquez).
Cependant, je n’ai pas compris avec certitude la notion d’IF. Car, selon les sources, j’ai pu voir que l’IF était, effectivement, le schéma recommandé aujourd’hui, au détriment de l’insulinothérapie conventionnelle à 2-3 injections par jour ne mimant pas la physiologie. Alors, que d’autres articles abordaient l’IF comme étant un nouveau choix se présentant au patient pour qu’il devienne acteur de sa maladie et non plus un simple spectateur, contraint à manger les mêmes portions, au même moment de la journée. Dans ces derniers articles, ils parlent de la technique de détermination des apports glucidiques de chaque repas, afin de calculer une dose d’insuline adéquate, ce qui permet à ces patients de manger de façon plus libre qu’auparavant, voire même de sauter des repas. Sauriez-vous m’expliquer pourquoi on nomme ces 2 approches « insulinothérapie fonctionnelle » alors que les modalités ne sont pas tout à fait identiques ?
Merci 🙂
Bonjour,
Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris votre question.
Comme vous l’avais expliqué, l’insulinothérapie conventionnelle est basée sur des protocoles « figés », dont le plus classique est le « basal-bolus », avec une injection d’insuline d’action lente + trois injections d’action rapide au moment des repas.
L’insulinothérapie fonctionnelle se base également sur le modèle « basal-bolus ». La différence étant que les injections d’insuline rapide devront elle être adaptées au mode de vie du patient. C’est-à-dire que celui-ci devra calculer précisément à chaque repas sa dose d’insuline rapide nécessaire, grâce à des formules, en fonction des glucides ingérés.
Certains patients sous insulinothérapie conventionnelle avec un schéma basal-bolus modifient déjà « au feeling » leur dose d’insuline rapide en fonction du repas, de la glycémie de départ et de l’activité physique qui va suivre : ils font de l’insulinothérapie fonctionnelle à leur manière, sans règle mathématique.
Pour résumer, même si ces deux approches se basent sur du « basal-bolus », l’insulinothérapie fonctionnelle permet d’adapter l’insuline aux repas et aux activités… et non plus l’inverse !
Existe-t-il un un protocole pour diabète de type 2 contenant que de l’insuline rapide ?