Interactions Médicamenteuses des AVK : V-I-T-A-M-I-N-E

Interactions Médicamenteuses des Anti-Vitamines K (AVK) : 

  • V   : Vitamine E
  • I    : Inhibiteur de l’HMG-CoA réductase
  • T   : Tramadol
  • A   : AINS
  • M  : Miconazole / Millepertuis
  • I    : Injections IM ou Intra-Articulaires
  • N  : Nitro-5-imidazolés
  • E   : Ethanol

Ce mnémotechnique indique (de façon non exhaustive) les actes, familles pharmacologiques ou médicaments, responsables d’IAM avec les AVK, et provoquant en conséquence des dérèglements de l’INR. Rappelons d’ailleurs que la mauvaise gestion du traitement AVK des patients est la première cause d’hospitalisation iatrogénique en France.

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Associations contre-indiquées :

  • Acide acétylsalicylique à doses anti-inflammatoires (≥ 1 g/prise et/ou ≥ 3 g/jour), ou à doses antalgiques ou antipyrétiques (≥ 500 mg/prise et/ou 3 g).
  • Miconazole (voie générale et gel buccal) : hémorragies imprévisibles qui peuvent éventuellement être graves.
  • Millepertuis : diminution des concentrations plasmatiques de l’anticoagulant oral (augmentation risque thrombotique). En cas d’association fortuite, ne pas interrompre brutalement la prise de millepertuis, mais contrôler l’INR avant, puis après l’arrêt du millepertuis.

Associations déconseillées :

  • AINS (sauf AINS pyrazolés pour lesquels l’association est contre-indiquée) : augmentation du risque hémorragique de l’anticoagulant (car agression de la muqueuse gastroduodénale par les AINS). Si l’association ne peut être évitée, surveillance clinique et biologique étroite.

Associations nécessitant des précautions d’emploi (notamment un contrôle plus fréquent de l’INR et une adaptation éventuelle de la posologie de l’anticoagulant pendant le traitement concomitant et après son arrêt) :

  • Vitamine E (alpha-tocophérol) ≥ 500 mg par jour : augmentation de l’effet de l’anticoagulant (et donc du risque hémorragique).
  • Inhibiteurs de l’HMG Co-A Réductase (Atorvastatine, Fluvastatine, Rosuvastatine, Simvastatine) : augmentation de l’effet de l’anticoagulant oral et du risque hémorragique.
  • Tramadol : risque d’augmentation de l’effet de l’anticoagulant oral et du risque hémorragique.
  • Nitro-5-imidazolés (métronidazole, ornidazole, secnidazole, tinidazole) : augmentation de l’effet de l’anticoagulant oral et du risque hémorragique par diminution de son métabolisme hépatique.
  • Alcool (« éthanol ») : variations possibles de l’effet anticoagulant : augmentation en cas d’intoxication aiguë, diminution en cas d’alcoolisme chronique (métabolisme augmenté).

Au cours d’un traitement anticoagulant, éviter les injections intramusculaires qui peuvent provoquer des hématomes. La ponction lombaire devra être discutée en tenant compte du risque de saignement intrarachidien et elle devra être différée chaque fois que possible. Dans le cas échéant, cet acte justifie l’arrêt du traitement AVK avec un relais, si nécessaire, par une héparine, voire la neutralisation du traitement AVK en cas d’urgence.

Dr Ordoscopie, Pharmacien, avec la contribution de Z. Premdjee, Pharmacien

Source(s)
– Vidal, RCP

3 Comments

  1. il me parait judicieux d'y ajouter aussi:
    – I: Inducteurs enzymatiques (notamment phénobarbil, carbamazépine, rifampicine,….)
    – A: Anti-aggrégants plaquettaires, Anti-coagulants oraux directs, Aliments riches en vitamine K
    La liste est, bien sur, non exhaustive…….

  2. Et la contre-indication avec l'HE de Gaulthérie dans des patchs anti douleurs?Absolue ou relative?
    J'ai lu que la gaulthérie contenait des dérivés salicylés ce qui augmente le risque hémorragique,mais la notice du patch ne le mentionne pas.Est-ce une question de dosage?Merci pour votre réponse.

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