Le Kétoprofène est un Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien (AINS) utilisé en topique pour ses propriétés anti-inflammatoires et antalgiques. Il est donc indiqué en traumatologie bénigne (tendinites, entorses et contusions), en rhumatologie (arthroses et lombalgie aiguë) et dans le traitement des veinites post-sclérothérapie.
Mais son utilisation peut provoquer des réactions de photosensibilité, se caractérisant le plus souvent par une atteinte eczématiforme et/ou bulleuse, et pouvant dans certains cas nécessiter une hospitalisation.
Par ailleurs, des réactions croisées entre le gel de Kétoprofène et des molécules chimiquement proches (Fénofibrate, Acide Tiaprofénique et Benzophénone), ainsi que l’Octocrylène (utilisée comme filtre solaire dans certains produits d’hygiène et de cosmétique afin de ralentir la photodégradation), ont également été signalées. L’utilisation de ces molécules chez des patients ayant déjà eu une réaction au Kétoprofène a provoqué, dans plusieurs cas, l’apparition d’un nouvel épisode de photoallergie en l’absence d’application concomitante de Kétoprofène.
CONSEILS SYSTÉMATIQUES LORS DE LA DISPENSATION
Il est ainsi recommandé aux Pharmaciens de rappeler à chaque délivrance de Kétoprofène, les mesures visant à réduire le risque de photosensibilité :
- Ne pas exposer les zones traitées au soleil, même en cas de soleil voilé, ou aux UVA en solarium et cabines de bronzage, pendant tout le traitement et deux semaines après son arrêt
- Protéger les zones traitées du soleil par le port d’un vêtement
- Procéder à un lavage soigneux et prolongé des mains après chaque utilisation du gel, afin d’éviter tout contact involontaire avec des zones susceptibles d’être exposées au soleil
- Ne pas appliquer sur de grandes surfaces ou sous pansement occlusif
- Ne pas appliquer d’autres produits sur les surfaces traitées, pour éviter le risque d’allergies croisées (surtout avec l’Octocrylène)
- Arrêter immédiatement le traitement en cas d’apparition d’une réaction cutanée, et protéger la zone traitée du soleil, même après disparition de la réaction, pour éviter sa réapparition
Ne pas oublier, en parallèle de ces conseils, de distribuer systématiquement le document élaboré par l’ANSM.
Rappelons enfin que même si un tel signal de pharmacovigilance n’a pas été observé, le risque de photosensibilité existe théoriquement aussi pour les autres AINS utilisés en topique.
Dr Ordoscopie, Pharmacien
Avis perso : ne pas oublier les autres AINS topiques qui sont aussi photosensibilisants. Le pire étant le délai de 15 jours à respecter entre la dernière application et l’exposition solaire :(.