Les antagonistes des récepteurs bêta-adrénergiques (bêta-bloquants) ont de très nombreuses indications, que ce soit en cardiologie (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque chronique, troubles du rythme), ou parfois dans d’autres contextes tels que le glaucome, les migraines ou encore l’anxiété.
Dans le cadre d’un surdosage en bêta-bloquants, j’ai récemment eu une demande de forte dose de glucagon pour un patient en réanimation.
Antidote de l’intoxication par l’insuline (hypoglycémie), c’est effectivement une des molécules utilisé dans l’intoxication aiguë par les bêta-bloquants, lorsque l’administration d’atropine et d’isoprotérénol n’ont pas été efficace pour traiter les symptômes cardiovasculaires.
Il peut également être utilisé en cas d’intoxications par les inhibiteurs calciques et les anti-diabétiques, ou en cas de choc anaphylactique réfractaire chez un patient traité par bêta-bloquant.
Mécanisme
Le Glucagon est une hormone secrétée par les cellules α pancréatiques. Au niveau cardiaque, le glucagon se lie à un récepteur spécifique, distinct des bêta-adrénergique.
Néanmoins, ses effets en aval du récepteur sont similaires à ceux des agonistes bêta : activation de l’adénylate cyclase myocardique et stimulation de la synthèse intracellulaire d’AMPc et donc augmentation de la contractilité (inotrope) et du rythme (chronotrope) cardiaque, même en présence de fortes concentrations en bêta-bloquants.
Posologie
Le schéma d’administration associe le plus souvent un bolus de 3 à 10 mg en intraveineux direct relayé par une perfusion continue (5 à 10 mg/h sur 5 à 12 heures si le bolus était efficace). L’effet d’une dose apparaît 5 à 10 min après l’administration et persiste pendant 15 à 30 minutes.
Il est possible d’associer de l’isoprénaline, de la dobutamine ou de l’adrénaline.
Laisser un commentaire