Dans l’esprit des messages que j’envoie régulièrement aux médecins de ma clinique, voici un point de sensibilisation sur la toxicité hépatique importante et rapide du paracétamol à dose maximale.
Le contexte : les patients de cardiologie que nous recevons dans notre centre sont souvent âgés et polymédicamentés.
J’avais été surpris dès mon arrivée à la clinique par le nombre de patients à 3 – 4 g de paracétamol par jour dès leur entrée en hospitalisation. Je ne parle bien évidemment pas des transferts d’un autre établissement avec un protocole anti-douleur établit mais des patients arrivant avec leur ordonnance de ville. Hors nous savons qu’en ville le paracétamol est aussi prescrit pour que le patient (et sa famille) aient une réserve au cas où. D’où les posologies élevées…
PARACÉTAMOL A 4G/J : SANS DANGER ?
Une publication du JAMA montre la rapidité et l’intensité de l’augmentation de l’ALAT chez les patients traités à 4g/jour de paracétamol :
145 volontaires sains (ITT), en 5 groupes de traitement ont reçu soit du placebo, soit un combo paracétamol/opiacé soit du paracétamol seul, pendant 14 jours afin d’observer l’impact la toxicité hépatique des traitements.
Les constantes biologiques hépatiques ainsi que les concentrations plasmatiques en paracétamol ont été suivies. Les traitements étaient arrêtés dès que l’ALAT était supérieure à 3 fois la normale du laboratoire de biologie (ie 120 U/L), mais les constantes biologiques continuaient à être suivies.
Conclusion : Même chez des patients jeunes (âge moyen la trentaine), la dose maximale de 4g de paracétamol entraîne une augmentation fréquente, rapide et importante de l’ALAT, marqueur sensible et spécifique d’atteinte hépatocellulaire.
COMPLÉMENT D’INFORMATION
En complément, une synthèse publiée par nos amis Suisses sur la toxicité hépatique du paracétamol : https://www.revmed.ch/RMS/2007/RMS-129/32629
J’en retiendrai deux éléments :
50% des insuffisances hépatiques aigües seraient liées au paracétamol ?
Des facteurs de risque communs et fréquents en pratique courante.
Dr Olivier Magnard, Pharmacien
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